Voilà un bon vœu mais, me direz-vous, il y a tellement de choses pour lesquelles s’inquiéter avec cette crise sanitaire qui n’en finit plus, les changements climatiques, les crises économiques et plus encore. Et vous pourriez ajouter, je vis des irritants et même des conflits dans ma famille ou au travail, je suis inquiet pour ma santé, mon enfant éprouve des difficultés, je déteste mon travail, je vieillis, je vis un deuil, je me sens impuissant, etc. Aucune sphère n’est épargnée, car nous avons de multiples raisons d’être angoissés et stressés. En effet, les problèmes de santé mentale n’ont jamais été aussi présents que cette dernière année.

Et, pourtant, on peut vivre de la sérénité dans le chaos et l’insatisfaction généralisée parce que la paix d’esprit, c’est justement une construction de l’esprit et un acte de volonté. C’est choisir de ne plus être la victime de sa vie et de ne pas se laisser atteindre, mais au contraire d’en devenir le grand maître d’œuvre.

Après plus de 23 ans passés en gestion de conflit, je suis toujours étonnée de voir à quel point les gens se rendent eux-mêmes la vie difficile. Les émotions les submergent et les ballottent à droite et à gauche sans leur laisser de répit, et les conflits finissent par les rendre malades psychologiquement et physiquement. Ils vivent dans le passé ou le futur, sans prise sur aucun des deux. Et si cela était plutôt une question de point de vue et de souffrances?

Nous avons tous dans nos bagages un lot de souffrances passées et actuelles. Ce sont des parties de nous, mais cela ne définit pas l’entièreté de notre être. Par ailleurs, nous restons toujours le maître de notre esprit et, par conséquent, nous pouvons :
– refuser de nous laisser atteindre par les évènements extérieurs, surtout ceux sur lesquels nous n’avons aucun pouvoir;
– éviter de donner trop d’attention et de pouvoir aux mauvaises nouvelles;
– pardonner et rechercher la paix, car la colère et la haine sont comme du poison dans le sang;
– laisser les autres, dont nos enfants, vivre leur vie et assumer les conséquences de leurs décisions;
– regarder et reconnaître ses souffrances pour en prendre soin sans leur laisser toute la place;
– cultiver de petits moments de paix jusqu’à en vivre de plus grands;
– aimer et apprécier ces petits moments de paix;
– diminuer notre stress;
– vivre davantage dans le moment présent;
– oublier nos tracas et choisir de petites joies et des occupations bénéfiques pour nous.

Je me rends bien compte – avec cette longue liste que j’aurais pu continuer – que la paix d’esprit n’est pas gagnée d’avance. C’est un gros travail de conscience que j’accomplis moi-même au quotidien, mais il en vaut la peine, car j’ai découvert que plus je suis sereine, plus ma vie devient un paradis sur terre. Je peux devenir alors un exemple et une inspiration pour la paix dans ce monde, car celle-ci ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de chacun de nous.

Parfois, il m’arrive de penser que je pourrais mourir demain matin d’un accident quelconque. Alors, je me dis, imagine, Céline, à quel point tu aurais perdu ton temps à te tracasser et à te stresser car, dans les faits, la vie peut être si courte! Cette pensée morbide m’aide à prendre du recul, car ma vie et la vôtre méritent d’être célébrées et aimées. Alors, je me permets de vous le souhaiter encore une fois.

Que la paix soit avec vous et dans votre esprit. Ainsi soit-il!