Imaginez les trois situations suivantes :
- Trois sœurs héritent d’un chalet à parts égales, et chacune souhaite le conserver et l’utiliser à sa bonne convenance. Toutefois, certains irritants du passé les empêchent de se parler respectueusement.
- Deux associés sont en conflit au point de vouloir dissoudre leur société. Chacun a son avocat, et les recours judiciaires sont entamés.
- Une enquête de harcèlement psychologique a conclu qu’une gestionnaire a harcelé un employé. Toutefois, ceux-ci doivent continuer de travailler ensemble.
Ces personnes ont tout intérêt à recourir à la médiation. Pourquoi? Tout simplement parce qu’elles pourront bénéficier de l’aide d’un spécialiste en matière de gestion des conflits : le médiateur. Ce tiers neutre et impartial les aidera à communiquer de manière respectueuse et constructive en utilisant son savoir-être et son savoir-faire.
Le tiers accomplit avec les parties un processus de médiation qui se caractérise principalement par les énoncés suivants :
- c’est un processus de communication et d’expression de points de vue;
- il est libre et volontaire, car la parole ne peut être forcée;
- il respecte l’autonomie des parties, car ce sont elles qui devront trouver leur propre solution;
- il se fait en toute confidentialité, loin des tribunaux et des forums publics;
- il est guidé par un tiers neutre et impartial;
- il est convenu au moment, dans le lieu et selon la procédure que le médiateur établira avec les parties.
La médiation se décline en différentes approches et écoles de pensée et, même si elle peut sembler être une nouvelle méthode, elle est en fait une pratique très ancienne. De tout temps et de tous lieux, les médiateurs ont existé, sans nécessairement porter ce titre. Dans les tribus et les familles, plusieurs ont endossé ce rôle, pour apaiser les esprits et trouver des solutions de paix. La médiation représente une avenue plus qu’intéressante à la résolution des conflits, petits et grands déclencheurs de souffrances morales et physiques. Elle demeure la promesse d’une paix d’esprit retrouvée, qui peut répondre aux trois objectifs suivants : prévenir, régler, réparer.
Les héritières pourront établir entre elles des règlements sur l’occupation des lieux et prévenir ainsi la survenance de conflits certains. Les deux associés pourront éviter de recourir aux démarches dispendieuses et incertaines déclenchées par le procès et régler de manière mutuellement satisfaisante leur litige. Finalement, la gestionnaire pourra, grâce au processus de médiation, réparer les torts causés à l’employé par des excuses et des engagements permettant ainsi de repartir sur de nouvelles bases.
Les avantages de la médiation sont indéniables et nombreux. Tout d’abord, il faut préciser que les protagonistes qui acceptent la médiation ont 80 % de chance de trouver une solution. Le processus est souple et il répond aux volontés des parties créatrices d’une solution adaptée à leurs intérêts et à leurs besoins. Comparée aux recours traditionnels devant les tribunaux, la médiation est rapide, confidentielle et économique, et elle permet de gérer les risques qu’entraînerait une condamnation.
Toutefois, la médiation ne remplace pas la décision d’un juge, qui examinera le droit et les obligations des parties à l’intérieur du cadre législatif en vigueur. De plus, comme la bonne foi est nécessaire, en son absence, une partie n’aura d’autre choix que celui de commencer des procédures judiciaires.
La médiation n’est pas une panacée, mais elle représente un beau risque pour les personnes qui osent, avec l’aide d’un médiateur, aborder leurs conflits de manière constructive. C’est une justice négociée qui devrait laisser les personnes avec un sentiment de fierté pour avoir réussi à trouver la paix là où elle semblait impossible.