Le 30 décembre 2021, un groupe de jeunes adultes ont fait la fête lors d’un vol nolisé à bord d’un avion de la compagnie Sunwing, qui se dirigeait vers le Mexique. Ils se sont filmés et il était bien évident que les règles sanitaires n’étaient pas respectées. Cela a choqué plusieurs citoyens qui, eux, font de nombreux sacrifices.

Lors d’un point de presse, monsieur Justin Trudeau, premier ministre du Canada, a fait la déclaration suivante à leur propos.

« Quand une gang de sans-dessein décide de partir comme des ostrogoths [peuple germanique de l’Antiquité] en vacances, c’est extrêmement frustrant, c’est démoralisant, a poursuivi le premier ministre. Et je peux vous dire que le gouvernement du Canada prend ça très au sérieux. On va faire des suivis. »

Par la suite, sur plusieurs tribunes médiatiques, il a été possible de constater l’émission de nombreux jugements négatifs, voire haineux à l’égard de ces voyageurs. Non pas que je souhaite les défendre, mais je n’ai pu m’empêcher de m’imaginer être à leur place. Cette débandade risque de leur coûter très cher, ne serait-ce qu’en ce qui concerne leur réputation et les amendes qu’ils recevront probablement.

Par ailleurs, la déclaration du premier ministre m’a réellement fait sursauter. En fait, ce sont les mots choisis, qui à leur tour engendrent d’autres maux. Il pouvait dénoncer sans injurier. Il représente un modèle et la plus haute autorité politique du pays, ce qu’il se permet devient permis aux autres.

Car, en fait, nous sommes tous le modèle de quelqu’un dans la société où nous vivons en interrelation constamment. À titre de parents, nous sommes les modèles de nos enfants, et toutes les fois où nous exerçons un rôle d’autorité, nous devenons des modèles comme gestionnaires, enseignants, policiers ou médecins. Il existe aussi des modèles d’inspiration comme des sportifs, des philosophes ou des personnalités publiques. Mais je suis aussi un modèle quand j’attends dans une file d’attente à l’épicerie et que je reste souriante et détendue. Pour certaines personnes, je serai un modèle si je me permets de défier le respect des règles sanitaires ou encore un contre-modèle pour d’autres. Voyez comment nous nous influençons mutuellement constamment! Il est important d’en prendre conscience.

Maintenant, la question que nous devons nous poser collectivement est celle-ci : dans quelle société désirons-nous vivre? Si je souhaite vivre dans une société de paix, de justice et de liberté, je dois d’abord me comporter pour faire valoir ces idéaux. Comme le disait Gandhi : « Soyons le changement, que nous voulons voir dans ce monde. » La transformation passe par chaque individu conscient de ses comportements. Et, surtout, il ne faut pas banaliser le moindre geste, car même un sourire ou un merci peut influencer la journée, parfois même la vie d’une personne. Alors, quel modèle voulez-vous être?