Déjà bébé, et dès la première fois où nous ouvrons les yeux, notre esprit est ouvert. Petit à petit, celui-ci se remplit d’apprentissages, de connaissances, de croyances, de conditionnements de notre milieu familial et social, et plus encore. En fait, ce que nous sommes résulte d’un façonnement interne et externe. Et si, en cours de route, vous avez tenté de sortir du moule, on vous a possiblement rabroué parce que vous dérangiez ou rêviez trop grand. À la longue, ce conformisme crée une étroitesse d’esprit qui légitimise le pessimisme. Les choses se font toujours de la même façon et nous devons nous méfier des étrangers.

 

Et pourtant, nous connaissons si peu de choses sur le monde et les gens qui nous entourent. La science est loin d’avoir toutes les réponses, à commencer par les milliards de planètes et d’étoiles qui existent dans l’Univers. Le fait que le cœur du fœtus commence à battre dans le ventre de sa mère après quelques semaines reste un mystère. Il y a 100 ans, un pessimiste n’aurait jamais pu imaginer la possibilité de voyager dans l’espace ou d’utiliser des ordinateurs. Tout cela a été possible parce qu’une personne a eu une étincelle d’imagination qui a permis ces progrès. Qui connaît le futur? Devant les multiples défis de notre prochain siècle, le pessimisme n’a pas sa place, ni dans la science, ni dans nos relations interpersonnelles et sociétales. Nous ignorons ce qui peut se produire. Une nouvelle association peut ouvrir la porte sur des projets extraordinaires. Thomas Edison ne travaillait pas seul, bien au contraire, il avait une équipe de 60 chercheurs. Le succès international du Cirque du Soleil, bien qu’inspiré par un seul homme, demeure l’œuvre de centaines de créateurs. Une parole encourageante peut susciter une vocation, et le sourire d’un étranger, arrêter un geste terroriste.

 

L’ouverture de notre esprit nous permet d’explorer, de grandir et de créer. S’il est fermé d’emblée, les nouvelles voies et les possibilités disparaissent. S’ouvrir signifie que lorsqu’une parole, une action ou un projet entre en conflit avec nos conditionnements, plutôt que de les ridiculiser, nous nous disons : « C’est nouveau, je vais y penser ». Cela demande de l’écoute et de la curiosité pour tout ce qui est possible et impossible, ce qui implique également de reconnaître ses attachements et d’y renoncer. Ces attachements se manifestent par le besoin d’avoir raison, de posséder quelqu’un ou quelque chose, de gagner à tout prix ou de vouloir être considéré comme supérieur. Ce renoncement n’est pas toujours facile, car l’être humain aime se définir par ses possessions.

 

Et pourtant, résister à avoir raison à tout prix apporte beaucoup de paix et de créativité dans les relations. Communiquer et négocier deviennent des jeux de découvertes sur les besoins, les intérêts, les idées et sur toutes les potentialités que peut offrir la fin ou la naissance d’un projet ou d’une relation. Un seul être humain peut certainement accomplir de grandes choses, mais en équipe de travail, il peut transformer le monde et le rendre meilleur.