Julie se sent harcelée par son supérieur immédiat. Après s’être remise en question à de nombreuses reprises, elle décide de porter plainte. Mario fait des crises de panique, mais aujourd’hui, il a choisi de s’en sortir en entamant une thérapie. Déterminé à obtenir l’emploi qui l’intéresse, Éric va cogner à la porte d’une autre entreprise pour la dixième fois dans l’espoir de se faire engager.

Tous ces comportements parlent du courage d’agir, de la capacité de se tenir debout et de passer à l’action. En ce mois de mars 2022, nous voyons sans cesse des Ukrainiens qui défendent leur territoire. Les images sont terribles : des maisons éventrées, des fosses communes et des millions de réfugiés avec pour seul bagage une petite valise. Ils quittent leur pays par peur de la mort, mais avec le courage de sauver leur vie. Certains restent pour aider ceux qui sont incapables de se déplacer ou pour apporter de la nourriture aux animaux, ne sachant jamais si une bombe leur tombera sur la tête. On ne peut que les admirer.

En même temps, je n’ai pas le choix de me demander quelle est la différence entre la témérité et le courage. La ligne me semble bien ténue. À quel moment le courage se transforme-t-il en folie déraisonnable et périlleuse ? Je l’ignore.

Je me suis aussi demandé : mais d’où vient le courage ? Celui qui nous pousse à nous dépasser, à sortir de notre zone de confort, à vouloir mieux pour soi et pour les autres. Celui qui nous fait prendre des risques pour accomplir des choses plus grandes que soi. D’où vient ce courage qui nous pousse à rester souriants et optimistes malgré les épreuves ? Je continue, je ne lâche pas !

Sans le courage, l’espèce humaine n’aurait probablement pas survécu. Mes ancêtres venus de France auraient probablement abandonné l’idée de s’installer au Québec, dans cet immense territoire forestier balayé par les grands froids, s’ils n’avaient pas fait preuve de courage. Bien des inventions n’auraient pas vu le jour, car cela prend de l’audace pour inventer ce qui n’existe pas.

Ces exemples de courage impressionnent. Mais il y a aussi toutes ces petites manifestations de courage qui ne font pas les manchettes : prendre soin de ses enfants, se lever tous les matins pour se rendre au boulot, poursuivre des études malgré un handicap ou pratiquer une discipline sportive. Parfois, ces gestes peuvent être difficiles.

Être courageux, c’est éviter les chemins de la facilité, de la lâcheté, de la victimisation et de l’abandon. Nous avons toujours le choix de baisser ou de lever les bras.

Dans le courage, il y a de la volonté, de la vie, du mouvement physique ou mental et du changement. Je crois qu’il y a ce germe semé dans le cœur de tous dès la naissance. Cette force qui propulse le bébé dans son apprentissage de la marche malgré toutes les chutes. Il y a aussi cette peur qui nous motive à affronter les échecs, et même la mort.

Je suis absolument convaincue que ce courage existe profondément en nous tous. Toutefois, est-ce que nous le reconnaissons et le célébrons chez nous et chez les autres ? Peut-être pas assez souvent.

Je vous invite à reconnaître le courage chez vous et chez les autres, car j’ai l’impression que cela vous apportera encore plus de conviction et d’estime de soi. Ce n’est pas pour flatter l’ego, mais bien pour célébrer la force de vie qui réside en chacun. Accomplir cet exercice pourrait faire qu’à l’heure des grandes épreuves, nous serons prêts parce que nous saurons définitivement que nous sommes courageux.

Pour approfondir le sujet : « Le courage comment l’activer » par Isabelle Fontaine, Un monde différent, 2014