J’ai regardé le film « Noël chez les Coopers », une comédie que je n’ai pas appréciée du tout. On assiste à une rivalité entre deux sœurs, un couple sur le point de divorcer, et une jeune fille qui craint les jugements de ses parents. Cette famille vit du stress, des irritants, des pressions sociales et des manques de communication flagrants. Ils s’engueulent, s’accusent et s’écoutent très peu.

 

En même temps, je n’ai aucun doute que cette caricature représente une réalité dans bien des familles. Dans la mienne, deux de mes frères ne peuvent être en présence l’un de l’autre depuis presque cinq ans. Mes jumeaux de 17 ans ne désirent plus assister à la grande réunion familiale qu’ils trouvent assommante. Ma mère de 84 ans ne peut voir sa famille réunie sous le même toit.  

 

Mais qu’est-ce qui devrait se passer à Noël? Dans le meilleur des mondes, est-ce que cela ne devrait pas être la fête de l’amour? Des belles retrouvailles, des joies partagées, des cadeaux et du partage d’une table abondante, presque débordante, comme dans un conte?

 

Quand j’y repense bien, dans le film des Coopers, la dynamique change au moment où, en raison d’un drame, les personnes commencent à s’accepter comme elles sont, à être plus bienveillantes et finalement à souhaiter sincèrement une autre dynamique. Des personnages s’ouvrent et tendent la main à d’autres. Je sais, cela fait un peu simpliste mais, au fond, il n’y a pas un millier de recettes quand on désire plus de paix et d’harmonie dans une famille. Finalement, peut-être que Noël pourrait être une excuse pour retisser des liens et faire des tentatives de réconciliation, ne serait-ce que pour la nuit de Noël? Est-il possible de reconnaître calmement l’imperfection des relations? Que la bienveillance envers soi-même et les autres ainsi que la tolérance sont les premiers pas à faire?

 

Concernant le froid entre mes deux frères, j’ai proposé un compromis : l’un serait prêt à l’accepter, mais l’autre non. La seule solution qu’il me reste est de les respecter et de les aimer dans leur choix, comme je le fais avec mes jumeaux. À Noël, mon regard et mon énergie étaient posés ailleurs, sur mon propre bonheur et sur mon pouvoir de rendre les miens heureux. Tout n’est pas parfait dans les familles, mais tout est là pour nous faire apprendre et grandir.

 

Vous souvenez-vous, lorsque vous étiez petit enfant, avoir regardé sous le sapin un cadeau qui vous était destiné? Vous aviez tellement hâte de le développer, il semblait si merveilleux. Malheureusement, le cadeau s’avérait bien décevant. Pour ma part, je me souviens encore de cet affreux pyjama à pattes. C’est peut-être cela finalement, Noël, vivre des relations et recevoir toute sorte de cadeaux plus ou moins appréciés.

 

Je souhaite un magnifique temps des fêtes à vous tous.