En tant que médiatrice, je demande toujours aux parties que j’accompagne à quel degré se situe leur espoir de trouver une issue favorable au conflit. Cela me parle beaucoup. Si le degré est très bas, je sais que la tâche sera plus difficile. Car même si je peux insuffler une certaine dose d’espérance, le travail intérieur leur appartient.

D’où m’est venue l’idée d’écrire cette chronique? En principe, je ne peux pas, en tant qu’avocat et même à titre de médiatrice, donner ce type de conseil. Toutefois, rien ne m’empêche d’écrire sur l’espoir qui, selon un proverbe africain, est le pilier du monde.

 

Cause du désespoir

Les conflits personnel et professionnel sont souvent précurseurs de désespoir tout autant que la maladie mentale et physique, la perte d’êtres chers, d’autonomie ou de sens à notre vie. Sans compter les difficultés financières, les problèmes climatiques et de société… et ces guerres internationales si inquiétantes. Qui n’a jamais traversé de difficultés et de moments d’incertitudes? Qui n’a pas un jour ou l’autre vécu du découragement, le sentiment d’abandon ou d’impuissance? À moins de vivre dans une bulle dorée, personne n’est à l’abri des tourments.

Le désespoir semble faire partie des travers de notre condition humaine. Toutefois, certains refusent de le laisser faire. Ils possèdent des « ressorts » de courage, de la détermination et une résilience admirable. Comment font-ils? Comment garder la tête hors de l’eau au cœur de la tempête? Existe-t-il une recette pour cultiver l’espoir?

Certainement!

 

Pourquoi est-ce si important de garder l’espoir?

Il faut tout d’abord réaliser à quel point l’espoir est un ingrédient essentiel au maintien d’une attitude positive et optimiste. Il nous permet de réaliser nos rêves, d’avancer malgré les obstacles, de vivre davantage de moments heureux et de conserver la santé.

L’espoir combiné à la foi et à la confiance nous apporte une paix tranquille. C’est une question de qualité de vie, rien de moins! Si nous croyons que demain peut être meilleur, il devient plus facile de surmonter les difficultés d’aujourd’hui.

 

Alors donc : Quelle est la recette?

Il faut d’abord vouloir cultiver l’espoir.

Cela passe par un acte de volonté. L’espoir n’arrivera pas seul, car même si les circonstances changent favorablement dans nos vies, encore faut-il le remarquer et l’accepter.

 

Se donner les moyens de cultiver et de garder l’espoir

Je partage avec vous certaines stratégies qui pourront vous intéresser. Certaines plus que d’autres, probablement. Elles font parties de mon « coffre à outils » personnel, issues de mes multiples lectures et études sur la psychologie positive. À la limite, vous pourriez n’en choisir qu’une seule qui pourrait, si vous l’appliquez durablement, faire de la magie pour vous!

  1. Changer votre perception des situations. Apprendre à voir le bon côté des choses, et décider même que cela pourrait être pire. Nous ne vivons pas en zone de guerre après tout!

  1. Revoir ou modifier vos objectifs. Trouver différentes façons d’atteindre ceux-ci et se permettre de croire qu’on peut susciter le changement pour les atteindre.

  1. Rester le plus possible ancré dans le moment présent. Ne pas laisser pas les peurs et les scénarios catastrophiques prendre toute la place. Nous avons peu d’emprise sur le futur, et parfois les choses changent de manière rapide et incroyable!

  1. Pratiquer la gratitude, même pour des banalités : apprécier un bon café, un sourire, des vêtements, etc. Oui, il y a des choses qui peuvent vous manquer cruellement ; mais ce qui est à vous est à vous! Apprécier le privilège d’être en santé ou de vivre dans un pays démocratique. Rappelons-nous que plus de la moitié de la planète nous envie. La gratitude peut aussi exister pour des évènements du passé.

  1. Chercher du soutien auprès de ressources spécialisées, surtout si vous avez des symptômes dépressifs. Ne restez pas seul, et entourez-vous de gens positifs et optimistes. Éloignez-vous des mécontents et visionnez moins de nouvelles télévisées pour un instant : la neuroscience a confirmé que la peur et le stress se transmettent!

  1. Pratiquer le sourire, même forcé! Placez un crayon entre vos dents, et vous remarquerez que votre visage « sourit » nécessairement. Votre cerveau ne fera pas la différence et il émettra les hormones du bonheur!

  1. Faire de bonnes actions ou du bien autour de vous. De tout petits gestes, comme offrir un sourire ou tenir une porte ouverte font des miracles. Regarder un bon film, ou lire la biographie d’une personne ayant accompli de bonnes actions viennent jouer sur l’émission d’hormone. L’expression « feel good movies » vous dit quelque chose ?

  1. Trouver des occasions d’être dans la joie. Cela peut être aussi simple que de prendre le temps d’observer un enfant qui s’amuse, jouer avec un animal, jouer à un jeu de société, danser, rencontrer de bons amis, etc.

  1. Se rapprocher de la nature. La nature est une grande guérisseuse, une inspiration de force et de résilience. L’oxygène et la marche font du bien au corps.

  1. Si vous avez abandonné votre religion ou votre vie spirituelle, il serait peut-être temps d’y revenir. Une pratique de prière, de méditation, ou rejoindre un groupe de partage peut être une source de réconfort, renforçant l’espoir et procurant un sentiment de paix.

Voilà.

J’écris rarement d’aussi longues chroniques. Mais les temps sont moroses, et les craintes très grandes face à l’avenir de la planète et de l’espèce humaine. Si cette chronique pouvait aider ne serait-ce qu’une seule personne, j’aurai comblé mon humble souhait.

Pour terminer, je me permettrai de citer Nelson Mandela qui a su, après 27 années passées en prison, négocier la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, apportant la paix et devenant ainsi le porte-étendard de la lutte internationale pour les droits humains.

« Souviens-toi que l’espoir est une arme formidable même quand tout le reste est perdu »

Puissent l’espoir, la joie et le courage faire partie de vos vies.